domingo, 9 de diciembre de 2018

Gilets




Gilets jaunes, Gilets verts, on est tous en colère" : plus d'un millier de personnes ont défilé samedi à Paris dans le cadre d'une "marche pour le climat" pour lancer un cri d'alerte sur l'"urgence sociale et climatique". Le parcours de cette marche, organisée notamment par Alternatiba et Les Amis de la Terre en pleine COP24 en Pologne, a été modifié à la dernière minute cette semaine afin d'éviter les potentiels débordements en marge de la manifestation des "Gilets jaunes".

Le cortège, qui devait initialement défiler du Trocadéro au Champ-de-Mars, s'est finalement élancé peu après 14H de la place de la Nation pour rejoindre la place de la République où un concert et des prises de parole sont prévues.
Certains ont des gilets jaunes

"Fin du monde, fin du mois c'est pour nous le même combat", ont scandé les manifestants dont certains portaient le gilet jaune devenu depuis trois semaines l'emblème de la mobilisation, initialement contre la hausse de la taxe carbone avant d'élargir ses revendications à la question du pouvoir d'achat.

"Il faut de la justice sociale pour que les conditions climatiques soient meilleures, on ne doit pas séparer les deux combats contrairement à ce qu'on voulait nous faire croire", a dit à Reuters Alissa, une artiste peintre de 44 ans, arborant un gilet jaune.

"J'étais ce matin au niveau de Saint-Lazare aux côtés des cheminots, on est tous ensemble, on passe sur nos divergences pour plus d'égalité sociale", dit-elle.

Pour Emma, étudiante de 20 ans en développement durable, "tout monde peut être pour le climat, gilet jaune ou pas."

"Si des 'Gilets jaunes' ont envie de marcher pour le climat, c'est encore mieux et on les accueille avec plaisir. Sans changement social, on n'aura pas de changement climatique il y a une convergence entre les deux luttes", ajoute-t-elle. "Il y en a qui ont la conscience écologiste mais qui au 15 du mois n'ont plus rien et qui se disent 'l'important c'est la survie et pas de protéger le climat'".

Il s'agit de la troisième édition du mouvement "Rise for climate" (Debout pour le climat) qui organise chaque mois depuis septembre des marches citoyennes dans le monde entier afin d'accentuer la pression sur les dirigeants internationaux.

La tribune

En ce moment, aucun sujet ne polarise autant que les questions environnementales. A l'heure où les politiciens semblent davantage guidés par des considérations économiques, les citoyens sont certes désenchantés, mais ils tentent de prendre les choses en main. Les mobilisations citoyennes parviendront-elles à réaliser le renouveau des démocraties européennes ?

Les mobilisations citoyennes parviendront-elles à réussir ce que nos dirigeants politiques échouent à réaliser, le renouveau des démocraties européennes, en particulier sur la question du changement climatique ? Une urgence que les gouvernements négligent, y compris ceux qui la présentent comme une priorité. Pour pallier cette défaillance, une part de la société civile tente de prendre elle-même les choses en main. Mais ces mouvements sont-ils en mesure de compenser l'inertie politique générale ? Avant le début de la COP24, le 3 décembre 2018 à Katowice en Pologne, Annette Gerlach en débat avec ses invités : l'économiste Julia Cagé, la chercheuse en durabilité urbaine Lena Bendlin, le photographe Mathieu Asselin, la militante pour la cause climatique Luisa Neubauer, ainsi que le sociologue Albert Ogien.



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